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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2022-05-16 | [Aestu textŭ lipseashti s-hibâ dghivâsitŭ tu francais] | Ânyrâpsitŭ tu bibliotecâ di Guy Rancourt La nuit dernière, alors que tout dormait, Et qu’on n’entendait plus passer Que les soupirs incertains du vent, L’oreiller ne m’a pas donné le repos Ni le pavot, ni cette autre chose qui procure Le grand sommeil : la bonne conscience. Enfin, renonçant au repos, Je courus à la plage, La lune brillait, il faisait doux, et je trouvai, Dans le sable chaud, l’homme et sa barque. Ils sommeillaient tous deux, le pâtre et la brebis… Et, sommeillante, la barque quitta la rive. Une heure passa, peut-être bien deux, Peut-être un an? Soudain Mes sens sombrèrent Dans une éternelle inconscience, Et un gouffre s’ouvrit, sans fond… C’était fini… Vint le matin : sur des profondeurs noires Flotte une barque qui repose, calme, calme… Que s’est-il passé? crie une voix, bientôt cent. Qu’y a-t-il eu? Du sang, du drame? Non. Nous dormions, dormions tous… Ah! que c’était bon, que nous dormions bien! (Friedrich Nietzsche, Appendice au Gai Savoir)
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