agonia
armâneashti

v3
 

Agonia - Workshopuri Artistitsi | Nomuri | Mission Contactŭ | Ânyrâpsea-ti
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Articolŭ Farâ Antritseari Eseu Multimedia Lucri tsi suntu mash ti membru Poezii Presâ

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 


Texti di idyiul autorŭ


Adutsearea pi armâneashti a alushtui textŭ
0

 Minduiarea a membrilor


print e-mail
Mutriri: 1747 .



Au bord du glacier
poezii [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
di [Friedrich_Nietzsche ]

2022-05-23  | [Aestu textŭ lipseashti s-hibâ dghivâsitŭ tu francais]    |  Ânyrâpsitŭ tu bibliotecâ di Guy Rancourt




Vers midi, quand l’été commence
À gravir la montagne,
Adolescent aux yeux fatigués et brûlants :
Il parle aussi,
Mais sa parole – nous ne pouvons que la voir.
Son souffle s’exhale comme on voit par une nuit de fièvre
Sourdre l’haleine d’un malade.

Cimes glacées, sapins, source
Lui répondent aussi,
Mais nous ne pouvons que voir leur réponse.
Car voici que plus vite le torrent dévale le rocher,
En guise de salut,
Et demeure immobile, colonne blanche frémissante
De désir.
Et le sapin prend un air plus sombre et plus fidèle
Que jamais.
Entre les glaces et les blocs mortuaires
Soudain éclate un rayon…
J’ai déjà l’un de ces rayons : j’en sais le sens.

L’œil d’un mort aussi
S’éclaire une dernière fois,
Quand son enfant plein d’affliction
Le serre, l’embrasse, l’étreint :
Une dernière fois alors jaillit
La flamme de la lumière, l’œil mort
S’embrase et dit : « Mon enfant ! »
Mon enfant, je t’aime, tu le sais ! »

Et tout s’embrase et se met à parler – cimes glacées,
Torrent, sapin –
Tout dit, du regard, les mêmes mots :
« Nous t’aimons !
Enfant, tu le sais, nous t’aimons, nous t’aimons ! »

Et lui,
L’adolescent aux yeux fatigués et brûlants
Les baise, plein d’affliction,
Toujours plus ardemment,
Et ne peut se résoudre à partir ;

Ses mots ne sont qu’un souffle, qu’un voile
Sur ses lèvres
Ses mots cruels :
« Mon salut est un adieu
ma venue est un départ,
je meurs jeune. »

Tout, alentour, tend l’oreille,
Respire à peine :
Plus un oiseau ne chante.
Alors, comme un scintillement,
Un frisson
Parcourt la montagne.
Tout, alentour, médite
Et se tait…

C’était à midi
À midi quand l’été commence
À gravir la montagne,
Adolescent aux yeux fatigués et brûlants.


(Friedrich Nietzsche, Poèmes et fragments poétiques posthumes, (1882-1888).

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii Casa a Literaturiljei, a poeziljei shi a culturâljei. Ânyrâpsea sh-hârsea-ti di articoli, eseuri, prozâ, poezie clasicâ sh-antritseri (concursuri). poezii
poezii
poezii  Caftâ Pi Net  Agonia - Workshopuri Artistitsi  

Nu ufilisits texti dit site fârâ s-nâ spunets.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politicâ di scuteari tu miydani sh-confidentsialitati

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!