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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-11-29 | [Aestu textŭ lipseashti s-hibâ dghivâsitŭ tu francais] | Ânyrâpsitŭ tu bibliotecâ di Guy Rancourt
Tu étais la présence enfantine des rêves.
Tes blanches mains venaient s'épanouir sur mon front Parfois dans la mansarde où je vivais alors Une aile brusquement refermait la lumière. J'appelais, je disais que vienne enfin la grande, La belle, la toujours désirable et comblée. Et j'allais regarder souvent à la fenêtre Comme si le bonheur devait entrer par là Ce fut par un matin semblable à tous les autres. Le soleil agitait ses brins de mimosa Des peuplades d'argent descendaient la rivière. Les enfants avaient mis des bouquets sur les toits. Aussitôt que je vis tes yeux, je te voulus Soumise à mes deux mains tremblantes, à mes lèvres, Capable de reprendre à la nuit son butin De fleurs noires et vénéneuses caresses. Tout le jour je vis bleu et ne pensai qu'à toi. Tu ruisselais déjà le long de ma poitrine. Sans rien dire, je pris rendez-vous dans le ciel Avec toi, pour des promenades éternelles. (René-Guy CADOU, Hélène ou le règne végétal, Paris, Seghers 1952)
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